rock-paper-roots

 

 

 

In Amsterdam the distance from my family village in France allowed me to be bold in the intrigues and idylles I invented, inspired by facts from my childhood and adolescence. 

Seen from here, Aumont seemed to be an imaginary place, a village like in a play, which, although the streets and buildings are real, only serves as a backdrop for stories, black or pink. 

I wanted to show this village without naming it, making obsessive realistic registrations in order to enforce this fantasy. Having exaggerated, the balance between truth and fiction had been broken. Every street, every building and maybe the people too have become recognizable. The photographs that definitively identified the places were proof of what my stories contained.

The plot now turns to perception and interpretation influenced by traditions and the cycle of life.

I noticed similarities between my children and my grandmother. While the young ones were discovering reality, she was losing her sense of it. As they tried to make sense of the world around them, my grandmother’s world was wearing away. 

In the meantime, in infinite, random, equiprobable reconstructions, in a search for reality, a game of rock-paper-scissors developed.

Pierre-papier-racines

À Amsterdam, j’avais inventé des intrigues et idylles en m’inspirant de faits de mon enfance et adolescence, l’éloignement de mon village familial en France me rendant téméraire.

Vu de là, Aumont semblait presque un endroit imaginaire, un village comme dans une pièce, qui, bien que les rues et immeubles en soient réels, ne sert que de décor à des histoires, noires ou roses.

Je voulais montrer ce village sans le nommer, a l’aide d’un registre systématique réaliste afin de renforcer cette irréalité. Ayant exagéré, l’équilibre entre vérité et fiction devait être rompu. La moindre rue, le moindre bâtiment était devenu reconnaissables, et peut-être les gens l’étaient-ils aussi. Les photos, identifiant les lieux de manière définitive, étaient preuve de ce que mes histoires contenaient. 

L’intrigue se porte à présent sur la perception et l’interprétation, influencés par les traditions et le cycle de vie. 

Je constatais des similitudes entre mes enfants et ma grand-mère. Pendant que les uns découvraient la réalité, elle en perdait le sens. Alors qu’ils essayaient de concrétiser le monde qui les entourait, celui de ma grand-mère se désagrégeait

Entre-temps, en des reconstructions infinies, aléatoires, équiprobables, en une recherche du réel, s’est élaboré comme un jeu de pierre-papier-ciseaux.